Préparer soi-même la nourriture pour nos animaux de compagnie – Infos à considérer!
Cet article a été écrit par notre auteure invitée, Sophie Lavallée, M.Sc Agronome
La nourriture préparée à la maison est souvent inadéquate pour rencontrer les besoins nutritionnels de base des chiens et chats. C’est ce qu’a révélé une nouvelle étude Brésilienne publiée en septembre dans Scientific Reports. Les chercheurs de l’École de Médecine Vétérinaire et de Science Animale de Sao Paulo ont démontré qu’aucune des 100 diètes évaluées ne répondait entièrement aux besoins nutritifs établis par le National Research Council (NRC) et la Fédération Européennes de l’Industrie des Aliments pour Animaux Familiers (FEDIAF).
Les recettes évaluées hors normes, impliquaient des carences en protéines, lipides et minéraux. La majorité des déséquilibres se trouvaient dans les éléments calcium, phosphore, potassium, zinc et fer. Les chercheurs ont relevé 3 nutriments ou plus en dessous des recommandations dans 84 % des recettes destinées aux chiens, et 100 % des recettes destinées aux chats. Les problèmes de santé engendrés par un déséquilibre nutritionnel demeurent multiples et variés. L’une des maladies nutritionnelles les plus courantes est l’hyperparathyroïdie secondaire nutritionnelle, une maladie de la glande thyroïde, résultant d’un manque de calcium et d’excès de phosphore.
Parmi les 100 recettes évaluées, 75 étaient destinées aux chiens adultes en santé, dont 12,0% étaient végétariennes et donc excluaient la viande, et 6,6% étaient végétaliennes donc omettaient les ingrédients d’origines animales. En ce qui concerne la cuisson, 2,7% des recettes pour chiens contenaient des produits crus d’origine animale, tandis que les autres étaient cuites. Pour les recettes destinées aux chats adultes, 4,0% étaient végétariennes et 8,0% étaient végétaliennes, 20 % contenaient des ingrédients crus d’origine animale et le reste étaient cuites.
Figure 1. Profil des recettes évaluées (n) par les chercheurs
Les chercheurs relatent que les signes cliniques d’un manque nutritionnel chez les chiens et chats sont observés plus rapidement durant la période de croissance en raison d’une demande nutritionnelle plus élevée. Tandis que chez l’animal adulte, les symptômes sont plus lents à apparaître. Les majorités des diètes végétariennes et végétaliennes pour chiens et chats évaluées présentaient des niveaux de protéines inférieurs aux recommandations du FEDIAF. Les recommandations de protéines sont basées sur les besoins en acides aminés essentiels (AAE). Les AAE sont les blocs de construction des protéines corporelles que l’on retrouve dans les muscles, le sang, les hormones, les enzymes. Par conséquent, si la concentration de protéines dans l’aliment est inférieure à la recommandation, on peut supposer qu’un ou plusieurs acides aminés ne couvrent pas le besoin quotidien.
Les principaux nutriments en carences par rapport aux normes du NRC et FEDIAF
La majorité des déséquilibres se trouvaient dans les éléments calcium, phosphore, potassium, zinc et fer.
Tableau 1. Moyenne des résultats des analyses des nutriments (sur 1000 kilocalories d’énergie métabolisable) de 75 diètes pour chien et 25 diètes pour chats et comparaison avec les normes du NRC et FEDIAF.
Autres études en Amérique du Nord
Ces résultats corroborent ceux parus en juin 2013, puis en mai 2019 dans le journal American Veterinary Medical Association (AVMA) par une autre équipe de chercheurs de l’École de Médecine Vétérinaire de l’Université de Californie, à Davis. Ces chercheurs ont démontré que sur 200 recettes d’aliments pour chiens préparés à la maison, moins d’une dizaine fournissaient tous les nutriments essentiels en quantité suffisante pour respecter les normes établies par l’Association of American Feed Control Official (AAFCO). L’AAFCO sert à établir des normes uniformes pour l’industrie de la nourriture pour animaux en Amérique du Nord.
Dans tous les cas, les chercheurs indiquent que la formulation de diètes préparées à la maison doit être fournie par un professionnel qualifié afin de minimiser les risques de carence nutritionnelle et pour améliorer la santé et la qualité de la vie des chiens et des chats.
Références:
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